Comment vous et vos clubs vivez la situation actuelle ?
Nous sommes très touchés, comme tous les sports collectifs en salle… Depuis le début de cette crise, nous avons sectorisé notre réflexion autour de quatre thèmes :
-le sanitaire : parce cette pandémie est grave ; respect des protocoles à adopter en fonction de l’évolution des consignes gouvernementales ;
-le sportif : décision unifiée dès la fin mars 2020 pour arrêter les compétitions (600 000 matchs organisés/an). Par la suite, une rentrée synonyme de réengagement, puis des ouvertures et des fermetures et enfin des compétitions une nouvelle fois stoppées. Nous travaillons sur des solutions alternatives afin de proposer la mise en place d’activités entre avril et juin ;
-l’économie : alors que nous avions tablé sur une perte prévisionnelle de 6 % du nombre de licenciés, celle-ci va atteindre entre 18 et 20 %... Afin de favoriser la reprise de l’activité sur le territoire, nous avions lancé l’opération « Retour au jeu » avec une enveloppe de 2 millions d’euros (dont 1 million pour les clubs) dès l’été dernier et, depuis, nous venons d’ajouter la somme de 2,6 millions d’euros supplémentaires pour les clubs. En parallèle, notre budget annuel de 38 millions d’euros va subir une baisse de 10 millions, sans avoir d’aide spécifique de l’Etat jusqu’à présent ;
-le social : cette crise va entraîner une importante perte au niveau des bénévoles au sein des clubs. Nous estimons le pourcentage compris entre 30 et 50 % avec de nombreuses conséquences pour nos associations…
Quels sont vos projets pour relancer l’activité ?
Outre les initiatives des clubs dans le cadre de notre opération « Retour au jeu », nous travaillons sur différentes pistes avec les ligues et les comités. Les conclusions seront rendues le 15 mars prochain mais plusieurs sujets sont évoqués comme l’accompagnement RH pour obtenir des emplois aidés et accompagner les clubs dans la relance ou encore l’organisation de tournois 3x3 en extérieur au printemps.
Quelles sont vos craintes concernant le futur ?
Nous n’avons pas de crainte au niveau des équipements sportifs car nous sommes en lien direct avec les réseaux de collectivités (AMF, ANDES…) et nous savons qu’ils seront prêts lorsque nous pourrons les réutiliser.
A l’inverse, nous sommes beaucoup plus inquiets concernant l’encadrement des clubs car il y aura moins de bénévoles et des ressources financières amoindries donc moins de capacité de créer de l’emploi sportif, peut-être moins d’achats de matériels et d’éventuelles difficultés pour le déplacement d’équipes. Les collectivités font déjà beaucoup d’efforts financiers pour aider les clubs mais cela ne suffira pas : les partenaires et mécènes souffrent aussi et certains vont se désengager progressivement alors que les 100 millions d’euros pour le « pass’sport » annoncés par l’Etat ne sont pas encore financés et les clubs ne les recevront pas tout de suite.
Au-delà de cette crise, quelles sont les opportunités à saisir ?
Le développement de la digitalisation est un axe important, tout comme l’esport qui progresse. Nous allons d’ailleurs inciter les clubs à mettre en place un double projet comprenant l’esport. Enfin, nous croyons beaucoup à notre projet de développement du basket 3x3, avec la création de multiples terrains de proximité en extérieur favorisant la pratique libre.